Alors que le Conseil d’État a suspendu l’interdiction de la vente de fleurs et de feuilles de chanvre, la question reste de savoir si le CBD peut être ou non considéré comme une drogue. Nous apportons quelques éléments de réponse dans cet article, afin de répondre au mieux à cette interrogation.
Qu’est-ce qu’une drogue ?
Comme le stipule la législation, une drogue s’apparente à une substance chimique et contient un ou plusieurs principes actifs. Consommée par voie sous-cutanée ou orale, elle entraîne chez son consommateur une altération des fonctions physiologiques, à l’exemple de la désorientation.
Un produit est considéré comme une substance stupéfiante s’il est consommé de manière régulière et qu’il provoque une dépendance. Celle-ci se manifeste via une incapacité à maîtrise la prise d’un produit. En France, la lutte anti-drogues est une affaire de santé publique. C’est l’Agence Nationale de sécurité du Médicament (ANSM) qui établit, en partenariat avec le Ministère de la Santé, une liste des produits illicites. On retrouve parmi eux les catégories suivantes :
- Les hallucinogènes psychotropes et psychédéliques.
- Les barbituriques sédatifs, qui agissent comme dépresseurs du système nerveux central.
- Les stimulants.
- Les opiacés naturels et opioïdes de synthèse.
Malgré tout, certaines de substances peuvent être prescrites dans le cas d’un usage médical. Mais alors, qu’en est-il du CBD ?
Le CBD, un statut particulier
Aujourd’hui, le statut du cannabidiol reste particulier. Il n’est pas considéré comme une drogue en France, n’ayant pas de pouvoir addictogène. Il peut être prescrit par un professionnel de la santé dans le cadre d’un traitement contre l’épilepsie, par exemple.
Cependant, il est aussi considéré comme une drogue puisqu’il contient du THC, une molécule inscrite par l’ANSM dans la liste des stupéfiants. La vente de CBD est donc particulièrement réglementée et n’est autorisée que si la teneur en THC est inférieure à 0,2 %.
Quels sont les produits au CBD sur le marché ?
Sur le marché, les produits contenant du CBD sont de plus en plus nombreux. Il est possible de trouver des gâteaux ou des fromages à raclette ayant cette saveur, mais aussi des huiles et crèmes permettant de prendre soin de sa peau.
Concernant la vente de la fleur de CBD, le sujet est plus délicat. Un arrêté publié le 31 décembre dernier au Journal Officiel interdisait sa consommation, celle-ci étant assimilée à un stupéfiant. Mais pas plus tard que le 24 janvier dernier, le Conseil d’État suspendait temporairement cet arrêté, jugeant que les fleurs et feuilles de chanvre n’auraient pas un degré de nocivité suffisamment élevé pour être interdites. Une petite victoire pour les commerçants et revendeurs, en attendant une décision définitive.
Positif au CBD : est-ce possible ?
Le CBD n’étant pas considéré comme une drogue à proprement parlé, il est impossible d’être « positif » à celui-ci. La raison est qu’il ne remplit pas les critères mis en avant par les autorités et les organismes de la santé.
Bien que psychoactif, il n’est pas à l’origine d’effets psychotropes et n’entraîne aucune dépendance ou altération de la perception. Le seul point à relever est le fait qu’il provoque une légère somnolence dans le cas où de grosses quantités seraient consommées.