Le cannabis fumé (marijuana et haschisch) peut-il être considéré comme un médicament ? La question surprend, dans la mesure où les effets nocifs de cette drogue sont incontestables. Pourtant certains médecins défendent, en France et à l’étranger (notamment aux Etats-Unis et en Angleterre), l’utilisation du “joint thérapeutique” chez les personnes atteintes de maladies graves (cancer, sida…).
Effets sur l’organisme
Ceux qui soutiennent la théorie du “cannabis-médicament” mettent en avant certains facteurs : il aiguise l’appétit, limite les vomissements. Ces propriétés sont cependant moins spécifiques et constantes que celles de molécules actives – comme le métoclopramide – dont l’efficacité a fait ses preuves. Il existe beaucoup de médicaments qui ont les mêmes qualités antiémétiques, mais sans en avoir les effets secondaires indésirables.
En effet, la fumée de cannabis entraîne une diminution de la fonction pulmonaire et une altération de l’immunité.
Des conséquences qui seraient néfastes chez les grands malades – auxquels ce traitement serait destiné – dont les défenses immunitaires sont considérablement affaiblies.
Lutter contre l’anxiété ?
L’action du cannabis favori serait aussi la dissipation de l’anxiété et de la douleur. Ces “propriétés” sont assez variables d’une personne à l’autre, et les antalgiques ne manquent pas dans la lutte contre la douleur. De plus, là encore, les effets secondaires indésirables sont nombreux et surtout difficiles à contrôler:
- Des altérations de la perception, de la pensée, de la conscience et de l’humeur ;
- Des actions anxio-dépressives et des psychoses aiguës qui se produisent surtout dans des contextes défavorables.
Certains voudraient pourtant l’utiliser pour les grands malades bien qu’il ait des effets nocifs sur le foie, les poumons et le cerveau. Elles sont rares mais imprévisibles. L’usage du cannabis peut précipiter une psychose latente.
Alors à l’heure où le cannabis est légal en Suisse ainsi qu’au Pays-Bas pour la « disette », qu’en est-il de l’approche thérapeutique ?
Un problème social
Il faut plus d’un mois pour éliminer une dose unique de THC (le principe psychoactif du cannabis) qui est stockée dans le foie, les poumons et le cerveau. La consommation de cannabis à moins d’une semaine d’intervalle va donc s’accompagner d’un stockage dans tout l’organisme. Le THC et ses métabolites traversent aussi la barrière foeto-placentaire.
Le paradoxe serait donc de taille : Autoriser pour un usage thérapeutique, sous prétexte de propriétés parfois incertaines, un produit dont les effets nocifs sont, eux, incontestés…