Il existe 3 sortes d’addiction aux médicaments :
Une escalade médicamenteuse, à l’insu du patient
Au départ, la prise de médicament fait suite à une prescription médicale pour traiter une maladie ou un trouble qui provoque des souffrances chez le patient. Quand les souffrances persistent en dépit du traitement ou lorsque de nouveaux troubles apparaissent, le patient poursuit sa consommation de médicaments au-delà du temps et des doses nécessaires prescrit par son médecin.
Cette escalade médicamenteuse peut même se faire, parfois, avec l’aval du médecin. Son patient, qui ne se sent pas soulagé, réclame un autre traitement médicamenteux ou des doses plus importantes. Le médecin, qui se base sur les déclarations de son patient peut, au début tout du moins, fournir à son patient des ordonnances pour d’autres médicaments ou des doses plus fortes.
Le patient peut même consulter plusieurs médecins qui tour à tour prescrivent des médicaments différents, ignorant la prescription précédente d’un de ses confrères. Le patient qui « collectionne » les ordonnances associe alors divers traitements médicamenteux dans des doses sans cesse croissante sans même avoir conscience de se « droguer ».
Une surconsommation médicamenteuse volontaire
La consommation volontaire de médicaments trouve sa cause dans la recherche d’un effet perçu comme agréable par la personne toxicomane. Ces effets peuvent aller de l’oubli, le bien-être provoqué par un état « second » à la recherche d’un sommeil profond comme refuge à ses soucis.
Les médicaments consommés en excès de façon volontaire sont le plus souvent opiacés, les barbituriques ainsi que les benzodiazépines pour leurs effets psychotropes mais il peut s’agir également d’autres médicaments.
L’usager alterne généralement des moments de consommation contrôlée et de consommation en excès. Sa vie s’articule autour de cette consommation médicamenteuse pathologique.
La consommation médicamenteuse chez les toxicomanes à l’héroïne ou à la cocaïne
Les toxicomanes d’héroïne ou de cocaïne peuvent rechercher de nouvelles sensations en « complétant » leur consommation de drogue par celle de médicaments psychoactifs. En effet, ces médicaments peuvent renforcer les effets sédatifs ou excitants des substances psychoactives consommées par ailleurs. On parle alors de polytoxicomanies.
Quelques conseils
- Tranquillisants ou somnifères peuvent être prescrits par un médecin pour une courte période sans effet sur la santé et sans accoutumance ni dépendance.
- Un médicament est prescrit pour traiter les symptômes d’un patient en particulier. Les médicaments – et notamment les médicaments psychotropes – ne doivent jamais être administrés à une autre personne sans avis médical.
- Votre médecin ne choisira pas systématiquement de vous prescrire des tranquillisants ou de somnifères en cas d’anxiété ou de troubles du sommeil.
- Un état anxieux ne se règle pas forcément par la prescription d’anxiolytiques ou de tranquillisants. Votre médecin adaptera sa prescription en fonction de son diagnostic et pourra proposer d’autres solutions.
- Le patient doit respecter l’ordonnance de son médecin : ne pas dépasser les doses prescrites et ne pas poursuivre le traitement au-delà du temps nécessaire indiqué sur l’ordonnance médicale.
Les benzodiazépines
Les benzodiazépines sont des molécules que l’on peut retrouver dans les médicaments anxiolytiques ou hypnotiques. Ils sont utilisés pour soulager les troubles liés aux états anxieux, pour faciliter l’endormissement et détendre les muscles.
Les benzodiazépines ont des effets secondaires tels que la perte de la mémoire à court terme, la baisse de la vigilance et la somnolence. Pour ces raisons, leur consommation ne doit donc pas être associée à la conduite d’un véhicule ou d’une machine.
Certaines molécules de benzodiazépines ont des effets désinhibants, semblables à ceux que peut provoquer une consommation excessive d’alcool, et peuvent mener à des actes incontrôlés.
Notez également que la consommation d’alcool au cours d’un traitement est fortement déconseillée car l’alcool potentialise l’effet l’effet sédatif du médicament.
De même, associer la prise de benzodiazépines à des médicaments de substitution de l’héroïne contenant de la buprénorphine comme le Subutex® ou de la méthadone est extrêmement risqué. Le consommateur de ces produits peut souffrir de dépression respiratoire entraînant la mort.
Les benzodiazépines provoquent une dépendance physique et psychique. Cette dépendance est renforcée par la dose consommée, la durée du traitement, les antécédents d’autres dépendances et l’association à l’alcool.
Ainsi, en cas d’arrêt brutal, on peut souffrir d’un phénomène de sevrage qui se manifeste par de l’insomnie, de l’agitation, des douleurs musculaires, de l’irritabilité et l’anxiété. L’arrêt progressif du traitement permet de se prémunir de ces symptômes.